HISTORIQUE

En 1983,

Claude Dumézil propose un séminaire clinique à l’enseigne du « trait du cas », ce signifiant retrouvé de Jacques Lacan, un peu énigmatique, renvoyant au « personnel dans la pratique » et au « support du sujet » : « …donner comme support au sujet ce qu’il en est vraiment de lui, à savoir rien : en l’occasion un trait » (séminaire sur l’Acte Psychanalytique).
Ce séminaire clinique est alors destiné à orienter une mise au travail différente des habituels groupes de contrôle.

En 1985,

les premiers effets en sont présentés à l’occasion d’un congrès en Avignon.
L’accent est mis sur la notion de dispositif, dès lors qualifié « d’instituant » par l’un des membres – en résonance avec les termes « signifiant », « analysant », qui expriment un mouvement et non un état.
De deux séminaires pilotés par l’initiateur, on passe à trois dont deux fonctionnent indépendamment de celui-ci ; ce qui confirme l’exportabilité du dispositif hors du champ transférentiel originaire.

En 1989,

paraît aux Editions Point Hors Ligne, « Le Trait du Cas, le psychanalyste à la trace », ouvrage collectif rassemblant des textes en rapport avec le dispositif et issus de la dynamique de théorisation qu’il entraîne.

Après la mort de Lacan, ses élèves se sont d’abord employés à recueillir et
rassembler le « trésor théorique » issu du séminaire hebdomadaire tenu durant
vingt-cinq ans.

Dans les différentes associations qui virent le jour à cette période,
on observa une nette prévalence des enseignements purement théoriques,
la mise au travail des concepts se faisant paradoxalement parfois aux dépens
de la clinique.

Dans le groupe que je contribuais alors à fonder en 1983, je me vis attribuer
la responsabilité de promouvoir avec quelques autres un travail de transmission
en prise directe avec la pratique de l’analyse freudienne.

L’expérience des différents modules liés à l’École Freudienne de Paris – cartels,
Passe, présentation de malades de Lacan, département de psychanalyse de
l’université expérimentale de Vincennes (Paris VIII) ou section clinique
de Ste Anne – insistait, me semblait-il, sur une difficulté :
celle de s’entendre sur une acception rigoureuse du terme de clinique
en psychanalyse.

En dehors de l’analyse de contrôle, par nature un espace privé,
je n’avais pas connaissance à cette époque de lieux où se travaillait une clinique
du transfert, une clinique de l’énonciation, une clinique de l’acte analytique,
dans nos associations.

Seize ans après la Proposition de Lacan du 9 octobre 1967,
je relevais comme un défi l’occasion qui m’était offerte d’être
« à la tâche ou du moins sur la brèche de résoudre » l’un de ces points cruciaux
pour l’analyse, pour la formation du psychanalyste, puisque c’est l’objectif
de la plupart de nos associations.

Telle a été, à l’origine, l’élan propice à proposer un dispositif qui permette,
à d’autres aussi, de « témoigner des points vifs où ils en sont » de leurs pratique,
du « personnel dans la pratique, et notamment le trait du cas ».

C’est de cette dernière expression qu’a été nommé ce dispositif sur la pratique :
Le Trait du Cas.

Claude Dumézil

En octobre 1990

est créée l’association : « Le groupe d’Etude du Trait du Cas ».
Des séminaires de Trait du Cas travaillent actuellement à Paris, Lyon, Nantes, Madrid, Buenos Aires.

En février 2010,

paraît aux Editions Erès, dans la collection Point Hors Ligne,
« L’Invention du Psychanalyste ».